COMMUNIQUÉ // Pratiques en amateur : Alors nous allons ouvrir

Des milliers de pratiques artistiques et culturelles à l’arrêt et complètement passées sous silence. Plus de 20 structures (lieux, fédérations, associations) s’unissent pour demander la prise en compte des pratiques artistiques en amateur dans la gestion de la crise sanitaire que nous vivons :

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« Alors nous allons ouvrir…
Cet épais silence qui pèse sur les pratiques en amateur

Voici une année que la « culture » est à l’arrêt.
Les théâtres sont occupés. Les emplois sont menacés, les incertitudes et la précarité s’accentuent.
L’enjeu économique et social est évident dans tous les secteurs du partage et de la convivialité : associations et collectifs citoyens, cafés, restaurants, les musées, cinémas, théâtres, les lieux de sport aussi.

Mais la culture, c’est bien plus qu’un « accès à », bien plus qu’un art de vivre. C’est l’expression de notre humanité, ce qu’il y a de plus intrinsèque, de plus ténu, de plus évident. Nous n’osons même plus dire essentiel. Et qui tricote avec l’envie, le plaisir, la passion. Avec la nécessité aussi : s’exprimer, se connaitre, se choisir, se réunir, s’organiser, créer, montrer, s’entrainer, se tromper, recommencer, avancer.
Depuis un an, des milliers de pratiques artistiques et culturelles sont à l’arrêt et complètement passées sous silence. La crise exacerbe ce qui était déjà à l’œuvre ou latent. Les amatrices et les amateurs en sont la preuve : invisibles depuis longtemps, ne faisant l’objet d’aucune prise en compte, d’aucune mesure spécifique, d’aucune considération.

Pourtant la richesse du territoire est immense, offrant un maillage foisonnant de pratiques, dans les villes et les villages, dans les quartiers prioritaires et les zones dites « blanches ». De manière structurée en stages, ateliers, associations, ou informelle, entre amis et en collectifs, de manière passionnée, toujours.

Nos pratiques, notre autonomie, notre urgence de faire ne fait l’objet d’aucun alinéa, d’aucune ligne, dans les décrets qui se succèdent depuis le 29 octobre 2020 et qui limitent drastiquement l’accès aux ERP. Si les ateliers pour les mineurs, les projets d’éducation artistique et les ateliers avec des personnes en fragilité sont pour partie autorisés, l’immense majorité des pratiques des amatrices et des amateurs est à l’arrêt. Les répétitions elles-mêmes sont interdites. Aucun aménagement n’est envisagé, aucun calendrier de reprise n’est à l’étude, l’horaire du couvre-feu s’ajoutant aux contraintes à prendre en compte. Pire, il semble n’y avoir aucune urgence à soulever ces questions alors que les responsables d’établissements ont démontré qu’il est possible de mettre en place des protocoles sanitaires efficaces.

Nous représentons des organisations diverses, dont la spécialité est d’accueillir et de faciliter des pratiques, des spectacles, des parcours amateurs ; conscientes du contexte et formées à mettre en place des protocoles adaptés. Des structures qui reçoivent ou non de l’argent public et qui surtout mobilisent : énergie, engagement, ressources individuelles, pour encourager la créativité, initier des alternatives, favoriser des gestes artistiques, des plus classiques aux plus insolites, insolents, délicats : autant de projets aujourd’hui empêchés.

Les collectifs, compagnies, troupes, ensembles de musique et de danse, chorales, orchestres, associations, les regroupements d’amateurs·trices sous toutes leurs formes, dans tous les domaines artistiques, étouffent de ne pas jouer, de ne pas pouvoir même se réunir.
Avant de constituer des groupes organisés, ces pratiques concernent des personnes : des étudiant·e·s, des jeunes qui voient leur avenir sacrifié ; des actifs·ves dont le mode de vie est bouleversé, parfois souffrant de nouvelles conditions de travail ou d’avoir perdu le leur ; des personnes âgées, des retraité·e·s ou des personnes qui simplement s’investissent pleinement dans des activités collectives, partagent leurs talents, leurs convictions, participent de la dynamique des territoires et des idées.
Toutes ces personnes ne trouvent plus de sens dans l’isolement.

Malgré la pandémie, le désir, l’envie et le manque l’emportent.
La peur n’est pas absente, mais elle n’empêche pas la reprise des pratiques dans un cadre privé, non sécurisé. Malgré l’interdiction, les répétitions reprennent, les pratiques collectives se multiplient dans les parcs, chez les un·e·s les autres. Il nous appartient d’accueillir ces pratiques de manière décente, dans le respect des protocoles sanitaires et avec la vigilance nécessaire.

Nous demandons la réouverture des salles de répétition, des salles de spectacles, des espaces de travail et de collaboration pour toutes les pratiques artistiques des adultes, en fonction des situations sanitaires locales.

Nous appelons à l’expression, au soutien des mouvements de réouverture, par des actions artistiques et citoyennes, dans le respect des mesures sanitaires, devant les lieux, en assemblées générales ou sur les réseaux sociaux.

Nous proposons un travail concerté en vue de consignes claires pour l’accueil de toutes les pratiques, dans toutes les disciplines artistiques.

Nous devons ouvrir.
Il en va de l’intérêt général.
Les décrets doivent reconnaitre notre besoin urgent et notre capacité de mise en place de protocoles sanitaires.
Nous devons ouvrir.
Nos salles,
Nos espaces,
Nos accueils pour guider, accompagner, informer.

Nous allons ouvrir.
Le débat sur ce qui est essentiel.

Amatrices, amateurs, artistes complices, professionnel·le·s engagé·e·s, nous ne sommes pas enfants, mais des adultes passionné·e·s et responsables. Légitimes.

Rendez-vous est pris. De nombreuses mobilisations sont prévues devant les lieux occupés, partout en France. Nous, amatrices et amateurs de musique, de danse, de théâtre, de cirque, d’arts visuels, de vidéo, de cinéma, de toute forme de création, serons présent·e·s.
Dans les lieux qui organisent accueils et assemblées, depuis chez nous sur les réseaux, dans nos quartiers, nos communes, ensemble auprès de nos associations et fédérations représentatives, dans nos lieux de création et d’expression.

Retrouvons-nous en ligne, depuis tout le territoire, jeudi 25 mars de 12h à 14h

Nous serons partout. Car l’art nous manque.

Ensemble, Amateurs et Amatrices, Spectateurs et Spectatrices, Artistes, Elèves, Techniciens et Techniciennes, Auteurs et Autrices, Créateurs et Créatrices, Passionné·e·s de tous bords

#lartnousmanque
#ouvrirleslieuxdart »


Organisations signataires :

Maison des Pratiques Artistiques Amateurs (MPAA) – Paris,
ADEC, Maison du Théâtre Amateur – Rennes
ADEC 56 – Josselin
Association des Rencontres Internationales Artistique (ARIA) – Corse
Théâtre du Peuple à Bussang
Compagnie Théâtre sur Parole
Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre amateur et d’Animation (FNCTA)
Confédération Nationale des Foyers Ruraux (CNFR)
Plate-forme Interrégionale d’échange et de coopération pour le développement culturel
Coordination des Fédérations et Associations de Culture et de Communication (COFAC)
À Cœur Joie
Association nationale des Professeurs d’art dramatique (anPad)
Confédération Française des Batteries Fanfares (CFBF)
Confédération Musicale de France (CMF)
Fédération Française de l’Enseignement Artistique (FFEA)
Fédération Française des Fêtes et Spectacles Historiques (FFFSH)
Fédération Nationale des Comités et Organisateurs de Festivités (FNCOF)
Fédération Sportive et Culturelle de France (FSCF)
Fédération des Usagers du Spectacle Enseigné (FUSE)
La Ligue de l’Enseignement
Union des Fanfares de France (UFF)
Fédération Française des Ecoles de Cirque (FFEC)
COFAC Auvergne-Rhône-Alpes
COFAC Bourgogne Franche-Comté
COFAC Occitanie
COFAC Nouvelle Aquitaine
COFAC Provence Alpes Côte d’Azur
Les Têtes de l’Art